À chaque 31 octobre, les Etats-Unis célèbrent une fête typiquement anglo-saxonne : Halloween. Je vous propose de découvrir un nouveau récit : Halloween.
Chronologiquement, ce récit se situe après Big Apple et avant Cluedo. Bonne lecture.
Halloween
Virginie avait quitté le lit où Céline dormait paisiblement.
Elle avait pris son appareil photo et s’était approchée de la haute baie vitrée.
Il était presque 7 heures du matin. Le soleil allait bientôt se lever et apparaître derrière les montagnes.
Elle fit la mise au point. Elle voulait surprendre et capturer ce moment.
Enfin, les rayons du soleil naissant vinrent effleurer les bâtiments de la ville, les touchant les uns après les autres.
La lumière dorée caressa d’abord la pyramide et le Sphinx aux yeux outrageusement maquillés du Louxor.
Elle glissa sur les toits rouges et bleus du château d’Excalibur.
Elle rebondit sur les buildings de Manhattan et la Statue de la Liberté du New York.
Elle encercla le Campanile et le Palais des Doges du Venetian.
Elle nimba le forum antique du Caesar’s pour, enfin, faire resplendir la Tour Eiffel du Paris.
Las Vegas, la cité de tous les excès, et ses hôtels-villes se réveillaient au milieu du désert du Nevada.
Avec l’arrivée du soleil, la plupart des néons de Las Vegas Boulevard, appelé aussi le Strip, s’éteignirent.
Seul le Flamingo laissa briller le plumage rose qui illuminait sa façade.
Même en plein jour, le plus vieux palace de Las Vegas, créé en 1946 par le mafioso Bugsy Siegel, jetait tous ses feux.
Virginie se souvint des pages qu’elle avait lues dans un guide de voyage quand Céline lui avait annoncé qu’elles seraient obligées de passer les derniers jours d’octobre à Las Vegas.
Avant d’être surnommée Sin city, la ville du péché, Las Vegas, les vallées fertiles en espagnol, n’était qu’un point d’eau sur la route de la Californie. En 1855, des fermiers mormons s’y installèrent.
Mais ce n’est que dans les années 1930 que la ville connu son fabuleux développement et sa sulfureuse réputation.
L’adoption par l’Etat du Nevada de lois extrêmement libérales permit le développement de l’industrie des jeux mais aussi du spectacle et de la prostitution.
Des investisseurs, souvent des mafiosi aussi célèbres que Meyer Lansky ou Bugsy Siegel, construisirent les premiers casino-hôtels.
Des hôtels avaient été construits puis détruits. D’autres avaient été bâtis à leurs emplacements.
Les hôtels de la dernière génération faisaient tous dans la démesure. 2.000 chambres et suites pour le New York, le plus petit des grands hôtels de Las Vegas. 3.000 pour le Paris. 4.000 pour le Bellagio. 4.500 pour le Caesar’s et le Luxor. 5.000 pour l’Excalibur. 7.000 pour le Venetian.
Ces hôtels étaient tous construits sur le même concept.
Un bâtiment d’une trentaine d’étages avec les suites et les chambres.
Au rez-de-chaussée, les salles de jeux et de spectacles. Enfin les galeries marchandes avec leurs dizaines de boutiques et restaurants enfermés dans un décor de plâtres et de stucs représentant des rues de Paris, de New York, de l’Egypte des Pharaons, de la Rome antique ou de Venise avec gondoles et Grand Canal. Le tout sous des ciels peints à la lumière déclinante en fonction de l’heure.
Autour de ces hôtels, piscines, terrains de tennis ou de golf, lac artificiel.
Le principe de ces hôtels était simple. Encercler le touriste pour que, partout où qu'il aille, salles de jeux, de spectacles, boutiques, restaurants, il dépense ses dollars...
De leur suite, située au trente-troisième étage du Bellagio, Virginie dominait ce spectacle étonnant d’une ville, fantasmée par ses promoteurs et ses architectes, qui se réveillait après une nouvelle nuit de fêtes, de jeux et de sexe.
Elle se mit à sourire. Jamais elle n’aurait cru qu’elle viendrait dans cette ville un jour.
Las Vegas était si éloignée de ce qu’elle aimait, de ce qu’elle était. Moi qui aime l’authenticité, je suis servie !!! pensa-t-elle.
Ici, tout n’était qu’artifices, plâtres et stucs. Rien n’était vrai. Tout était faux.
Les Américains, dans leur démesure folle, avaient recréé des morceaux de villes, New York, Rome, Venise, Paris, au milieu d’un désert.
Las Vegas était aussi une monstruosité écologique avec ses terrains de golf toujours verts, ses piscines, sa climatisation omniprésente sans laquelle il aurait été impossible d’y vivre.
Car le désert des Mojave, dans lequel la ville est nichée, est une fournaise. Chaque année, en été, on y dépasse les 46 degrés. Et Las Vegas assèche peu à peu le fleuve Colorado en puisant dans ses eaux.
Virginie éprouvait des remords à chaque fois qu’elle prenait une douche. A chaque fois, qu’elle se baignait dans l’une des cinq piscines du Bellagio.
S’il n’y avait pas eu Céline et son travail, jamais je n’aurais mis les pieds dans cette ville pensa-t-elle encore. Et pourtant, c’est étrange, mais je suis contente d’être ici. Même si je serais incapable d’y passer ma vie, je dois reconnaître que, pour quatre jours, c’est une expérience intéressante...
Après New York l’intellectuelle, où elles avaient revu Dylan Hederson et fait la connaissance de Rachel Peabody, la transition était... décoiffante...
Virginie se tourna vers le lit.
Elle regarda Céline qui dormait toujours, couchée sur le ventre.
Elle posa son appareil sur la commode et s’approcha tout doucement. Puis elle s’assit à côté de son amante.
Virginie fit glisser le drap afin de découvrir son corps. Elle se pencha sur elle et caressa sa peau de ses lèvres, suivant le contour des épaules, des omoplates, du dos...
Céline ouvrit les yeux et sourit en la voyant penchée sur elle.
Virginie ponctuait son parcours de petits baisers. Enfin, elle fut au creux des reins de son amante...
Mais elle n’eut pas le temps d’en faire plus car la sonnette de la porte se mit à retentir...
Elles poussèrent un soupir à l’unisson et s’embrassèrent.
- Tu es déjà levée ?
- Oui, Je voulais immortaliser le lever de soleil sur Las Vegas...
- Tu veux garder un souvenir immortel de cette ville ? Je croyais que tu ne l’aimais pas...
- Ce n’est pas ma ville préférée... Mais je reconnais qu’elle est... intéressante... Je vais d’abord ouvrir la porte. Nous en parlerons ensuite...
- Ce doit être le room-service qui apporte notre petit-déjeuner. Je sais que c’est un peu tôt, mais j’ai rendez-vous à 9 heures avec le client de Sophie’s...
Virginie lui répondit en se dirigeant vers la porte de la salle de bains pour s’emparer d’un peignoir dont elle se drapa - Cet informaticien qui a fait fortune avec un club de rencontres sur internet ?
- Exactement. Il rêve de devenir collectionneur. Alors, je suis ici pour le conseiller et l’aider à faire son choix parmi les oeuvres qui seront proposées lors des prochaines ventes aux enchères organisées par Sophie’s...
- Mais je croyais qu’il habitait la Silicon Valley. Qu’est-ce qu’un Californien fait à Las Vegas ?
- Ce que font tous les touristes qui viennent ici. Jouer et s’amuser. De toutes les manières possibles. 80% des touristes de Las Vegas sont Californiens...
Pendant qu’elles parlaient, Virginie avait ouvert la porte à l’employé du Bellagio. En quelques minutes, ce dernier avait installé un copieux petit déjeuner sur la table du salon.
Puis il s’était retiré après que Virginie lui eut offert un pourboire.
Virginie revint vers la table qui croulait sous les assiettes d’oeufs brouillés au bacon grillé, de fruits frais, de viennoiseries. Sous les carafes de jus de pomelos, les tasses de café ou de thé.
Elle sourit - Le petit déjeuner est comme les hôtels de cette ville. Spectaculaire !
Céline la rejoint, elle-aussi vêtue d’un peignoir sur lequel un B, pour Bellagio, avait été brodé.
- Tout est monumental aux Etats-Unis. Même le contenu des assiettes. Tu comprends mieux pourquoi nos amis américains sont si nombreux à avoir un problème de surpoids.
- Trop. C’est le terme qui pourrait résumer Las Vegas... Où rejoins-tu ton riche informaticien ?
- Au Kaviar-bar.
- Le Kaviar-bar ? Près des tables de poker ? Du caviar à 9 heures du matin ? C’est parfaitement indigeste...
- Je crois que mon client est un peu excentrique. Et puis, en noyant mon caviar sous le jus de citron, je devrais pouvoir l’avaler... Et toi, que vas-tu faire pendant que je vais me rendre à mon dur labeur ? Du shopping ?
- Sans toi, je n’ai aucune envie de faire du shopping. Et puis nous avons déjà dévalisé les boutiques de New York... Nos valises ne sont pas extensibles... Non, je vais aller parfaire mon bronzage au bord de la piscine...
- Très bien. Je vais essayer d’expédier le client de Sophie’s pour te rejoindre au plus vite...
Elles s’étaient préparées rapidement, sans se gêner puisque chacune avait sa propre salle de bains.
Enfin, elle quittèrent leur suite pour prendre l’un des dix-huit ascenseurs qui desservent les chambres de l’hôtel.
Dès qu’elles atteignirent le rez-de-chaussée, elles se retrouvèrent plongées dans une fourmilière.
Le Bellagio possède quatre mille chambres et suites. Huit mille personnes y travaillent. Quand l’hôtel, avec ses restaurants, ses salles de jeux, de spectacles, était plein, c’était une ville de vingt mille personnes...
Elles longèrent une série de galeries qui traversaient les salles de jeux. Machines à sous, roulette, poker, baccarat, craps... Ici le jeu ne s’arrêtait jamais.
Elles longèrent des galeries marchandes avec leurs salles de spectacles et leurs restaurants.
Dans chaque coin une énorme citrouille, sur chaque vitrine des décorations oranges et noires. Le Bellagio se préparait à fêter Halloween.
Enfin, elles se séparèrent devant le Kaviar-bar, et elles s’embrassèrent pour se dire au revoir.
Virginie continua son chemin vers les piscines du Bellagio.
Céline reconnut tout de suite le client de Sophie’s. C’était d’ailleurs facile puisqu’il était le seul à prendre un petit déjeuner composé de vodka, de blinis et de caviar.
Ses collègues lui avaient indiqué que Bernardo Di Capucino, était jeune, trente ans, et très joli garçon.
Et en effet, le portrait était exact. Le jeune milliardaire était grand et athlétique, brun avec de très beaux yeux verts.
Céline s’approcha de lui.
- Monsieur Di Capucino ? Céline Frémont. Je suis la collaboratrice de Sophie’s. Nous avions rendez-vous...
Il se leva et lui serra la main tout en lui jetant un regard admiratif.
- Effectivement. Asseyez-vous, je vous en prie. Je suis ravi de vous rencontrer. Vous voulez une assiette de caviar ?
- Non, je vous remercie. J’ai déjà pris un petit déjeuner copieux... Et franchement... des oeufs de poisson à 9 heures du matin...
- Je sais que c’est curieux. Mais j’adore ça... Ainsi, vous êtes la spécialiste que Sophie’s m’a recommandée. J’avoue que je ne regrette pas ce choix...
- Vous ne savez encore rien de mes compétences en matière d’art, Monsieur...
- Non, c’est vrai. Mais ce que je vois me plaît déjà beaucoup...
- Ce que vous voyez ?
- Vous êtes blonde aux yeux bleus... et très séduisante...
- Voilà une “entrée en matière” très directe. Très “américaine”. Mais, je vous arrête tout de suite, Monsieur. Ce n’est pas moi qui suis à vendre...
- Je vous en prie... Céline... Appelez-moi Bernardo. Tout le monde est à vendre. C’est une question de prix...
- C’est possible. Mais le mien n’est pas dans vos moyens...
- Vraiment ? Je suis certain que si... Dites-moi quels sont vos désirs. Et je me ferai un plaisir et un honneur de les combler...
- C’est très gentil. Mais, il est inutile de perdre votre temps et votre générosité avec moi. Je suis déjà amoureuse... d’une femme. Vous voyez bien que ce serait peine perdue.
- Amoureuse ? De la jeune femme aux boucles brunes que vous avez embrassée il y a quelques minutes ? Je suis très large d’esprit. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que deux superbes femmes comme vous c’est... c’est du... gâchis !
- C’est une question de point de vue. Et ce n’est pas le nôtre... Mais si cela vous choque, je comprendrais que vous préfériez changer de conseillère artistique...
- Non, non. Je ne suis pas homophobe. Je trouve dommage que vous ne cherchiez pas le bonheur auprès d’un homme. C’est tout.
- J’ai eu des amants avant de rencontrer Virginie. Mais c’est auprès d’elle que j’ai trouvé le bonheur.
- Oh vraiment ? Alors tant mieux. J’en suis ravi pour vous deux. Et si nous passions à un autre sujet ? A ma future collection d’oeuvres d’art, par exemple ?
- Avec plaisir. Après tout, je suis ici pour ça. Mais avant de vous conseiller, j’ai besoin de connaître vos goûts...
Virginie était au bord de la piscine du Bellagio depuis plus de trois heures. Il faisait si doux et si beau. Un ciel bleu et pas plus de vingt-cinq degrés.
Elle regarda autour d’elle. Elle devait reconnaître que ce lieu était vraiment agréable.
Les architectes avaient recréé un vaste jardin italien avec fleurs et cyprès.
Les cinq piscines et le grand jacuzzi étaient entourés de plages en pierres blanches, de fontaines et de statues.
Les estivants étaient si nombreux que les chaises longues étaient posées les unes à côté des autres et se touchaient.
Elle aurait aimé que Céline la rejoigne pour passer ces moments avec elle.
Virginie pensa Au diable ce milliardaire californien ! Il doit la retenir. Autant pour constituer sa collection d’oeuvres d’art que pour le plaisir de sa compagnie !
Elle avait beau s’en défendre, Virginie éprouvait toujours un sentiment mêlé de jalousie et de peur.
Jalousie, et aussi fierté, quand Céline attirait tous les regards. Peur à l’idée qu’un de ces regards la séduise.
Et pourtant Céline ne perdait pas une occasion de la rassurer. De lui dire qu’il n’y avait qu’elle. Et de le lui prouver. Comme cette nuit. Quelle nuit !
Quelles nuits et quels jours passés auprès de Céline. Elles se connaissaient depuis le 20 octobre 2008. Depuis 377 jours. Et c’étaient 377 jours et 377 nuits de bonheur et de plaisir
Elle ferma les yeux et poussa un léger soupir. Elle était si bien et si heureuse. Si seulement Céline avait pu être à côté d’elle !
Soudain, elle sentit que quelqu’un passait devant le soleil qui dorait son corps. Céline ?
Elle ouvrit les yeux et découvrit une jeune femme blonde aux formes sculpturales. Jolie certes mais qui n’avait pas la beauté sensuelle de son amante.
Elle portait une chemise blanche sur un bikini. Son nombril était entouré d’un tatouage noir qui ressemblait aux marques tribales des Maori de Nouvelle Zélande.
Elle s’adressa à Virginie.
- Bonjour. Cette chaise longue est libre ?
Virginie avait retenu une chaise pour Céline en posant un magazine dessus. Mais elle n’avait aucune raison d’en retenir une autre. Alors elle acquiesça.
- Oui. Elle est libre.
- Alors, je la prends. Merci.
La jeune femme retira sa chemise et s’étendit sur la chaise. Elle fouilla dans un sac de plage en toile et en sortit un spray bronzant.
Elle aspergea son corps, ses bras et ses jambes qu’elle massa longuement afin de faire pénétrer le produit.
Elle se tourna vers Virginie en lui souriant. - Vous êtes française ? Vous habitez Paris ?
- En effet. Bravo. Je suis française et parisienne.
- Je l’ai compris en lisant le titre de votre livre. Vous êtes en vacances à Las Vegas ou bien vous y êtes pour le travail ?
- Je suis ici en vacances.
- En lune de miel peut-être ? Beaucoup de couples viennent se marier à Las Vegas.
- Non. Simplement en vacances.
- Vous avez visité d’autres villes avant Vegas ?
- Il y a quelques jours, j’étais à New York. Pour visiter la ville, que je ne connaissais pas, et assister à une exposition de photos organisée par une amie... (Big Apple)
- Et vous êtes venue à Vegas pour jouer sans doute ? Roulette, poker, baccarat, black jack ?
- Non rien de tout ça. Le jeu ne m’intéresse pas. Par contre je trouve fascinants les hommes, les femmes hypnotisés par le jeu. On a l’impression qu’ils sont dans une bulle. Ils ne voient plus rien que la bille qui tourne sur la roulette, les dés qui roulent sur le tapis ou les cartes.
- Ils sont vraiment dans une bulle. Ou plutôt dans leur bulle. Et le casino veille à ce qu’ils n’en sortent pas...
- Vous semblez bien connaître ce monde...
- Oui. Je le connais assez bien. Je suis étudiante en sociologie à l’Université de Berkeley, en Californie. Je prépare une thèse sur la sociologie des jeux d’argent et de hasard...
- Vraiment ? Alors vous avez trouvé de nombreux sujets d’études, ici, à Las Vegas... C’est bien pratique.
- Oui, c’est bien pratique. Mais aussi un peu fatiguant. Je suis obligée de vivre la nuit comme mes sujets d’études. Certains peuvent rester douze heures d’affilée devant une table de jeu. A jouer. A perdre. A gagner. Après des nuits pareilles, j’ai bien besoin de m’allonger au soleil...
Elles rirent à l’unisson.
La jeune californienne tendit la main vers Virginie.
- Au fait, je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Jane.
- Enchantée. Et moi, je m’appelle Virginie.
- Enchantée Virginie. Il est près de 13 heures. Que diriez-vous de manger un petit morceau au restaurant de la piscine ?
- C’est à dire... j’attends Céline, mon amie..
- Elle nous rejoindra... Qu’en dites-vous ? Vous me parlerez de la France et de Paris... Je vous invite...
- Non, c’est très gentil de votre part. Mais je préfère attendre ma compagne. Elle est ici pour son travail... Ce ne serait pas sympa de déjeuner sans elle...
- Son travail ? Que fait-elle ?
- Elle est experte en art auprès de la maison de ventes aux enchères Sophie’s. Elle conseille des collectionneurs. Elle est avec l’un d’eux en ce moment...
Virginie avait à peine fini de parler que son portable se mit à vibrer.
- Excusez-moi. Céline ? Tu as fini ? Tu viens me rejoindre ?... Oh non, quel dommage !! Il fait si beau... Bon, bon... Je comprends... A tout à l’heure, ma chérie...
Elle éteignit son téléphone et resta silencieuse. Mais une question de Jane l’arracha à ses pensées.
- Votre amie ne peut pas venir vous rejoindre ?
- Non. En effet. Son client collectionneur a voulu lui montrer des tableaux dans une galerie d’art contemporain. Céline et lui vont déjeuner avec l’artiste dans un restaurant de Downtown... Elle va essayer de me rejoindre après...
- Je vois... Allez, venez. Allons déjeuner. Vous me parlerez de votre amie Céline.
Virginie et Jane avait déjeuné d’un sandwich italien et d’un chianti. Puis elles étaient retournées se dorer au bord de la piscine. De temps en temps, elles allaient se baigner pour se rafraîchir un peu.
Les heures étaient passées. Il était plus de dix-sept heures. Et Céline n’était pas revenue.
La gentillesse de Jane avait chassé la mélancolie de Virginie.
Elles avaient parlé d’une foule de choses. Des métiers de Virginie, photographe et peintre, de leurs pays. De leurs amours et naturellement de Céline.
Mais elles avaient aussi parlé des préparatifs de cette fête si typiquement américaine, célébrée tous les 31 octobre : Halloween.
Jane adorait cette fête.
Enfant, elle se déguisait en fantôme ou en sorcière et, accompagnée d’amis de son âge, elle allait frapper aux portes de ses voisins à San Francisco pour réclamer des bonbons ou pour menacer les récalcitrants de leur faire une farce.
Ses parents creusaient des citrouilles, des Jack o’lantern, dans lesquels ils mettaient une bougie. Ils étaient des milliers à faire comme eux. Elles aimait voir ces étranges visages briller au coeur de la nuit californienne.
Aujourd’hui, 31 octobre, elle allait fêter Halloween loin de ses parents. Loin de ses amis.
Virginie écoutait Jane avec intérêt bien qu’elle ne partageât pas son enthousiasme pour cette fête qui avait de forts relents commerciaux. Mais c’était la tradition américaine. Et on était en Amérique. Alors...
D’ailleurs, Céline et elle allaient également se rendre à cette soirée costumée...
Jane était ravie d’y retrouver sa nouvelle amie.
- C’est vrai ? Alors nous allons nous revoir. Et je vais faire la connaissance de Céline. Moi qui avait tellement peur de rester toute seule...
- Toute seule ? Jolie comme tu l’es ? Tu ne le serais pas restée longtemps !!
- Tu es adorable ! Et un compliment venant de toi, qui es si belle, ça me flatte énormément... Comment allez-vous vous déguiser Céline et toi ?
- Déguisées est un grand mot. En fait, nous allons mettre des robes du soir. Mais nous allons porter des masques assez extravagants...
- Moi. Je vais porter un déguisement. J’aimerais te le montrer. Tu veux bien m’accompagner à ma chambre ?
- Bien sûr. D’ailleurs, le soleil est en train de disparaître derrière la tour voisine... Alors, je te suis.
Elles rangèrent crèmes solaires et livres dans leur sac de plage et quittèrent la piscine pour regagner leurs chambres.
De nouveau, elles traversèrent les galeries marchandes et les salles de jeux. Enfin elles arrivèrent au pied des ascenseurs.
- A quel étage es-tu ?
- Au trente-troisième.
- C’est un hasard amusant. Céline et moi, nous logeons aussi au trente-troisième étage...
En quelques minutes, elle atteignirent la suite de Jane.
- Assieds-toi Virginie. Pendant que je me change dans la salle de bains. J’en ai pour une toute petite minute...
Virginie s’approcha de la baie vitrée. On pouvait voir le Paris, le Caesar’s Palace et le lac du Bellagio.
Quelques minutes passèrent. Elle entendit un léger bruit. Elle se retourna. Elle resta interdite.
Jane se tenait devant elle.
Totalement nue.
Virginie ne savait pas quelle attitude adopter.
- Virginie ? Tu ne dis rien ? Tu n’aimes pas mon déguisement ?
- Si beaucoup. Mais je ne suis pas certaine que les responsables de l’hôtel tolèrent un déguisement si... léger...
- Au diable les responsables de l’hôtel... Et puis, on pourrait rester ici ce soir... Seulement... toi et moi.
Tout en parlant Jane s’était lentement approchée de Virginie. A présent, seuls leurs souffles les séparaient.
- Qu’en dis-tu Virginie ? Tu veux bien passer la nuit avec moi ? Ce serait une agréable façon de fêter Halloween...
Sa voix s’était faite caressante. Jane posa ses mains de part et d’autre du visage de Virginie et, tout doucement, baisa ses lèvres.
Virginie sentait la pointe de ses seins contre sa poitrine. Son ventre touchait son ventre.
Mais elle ne se laissa pas griser. Il fallait qu’elle réagisse. Il ne fallait pas que les choses aillent plus loin.
Jane était vraiment très jolie. Mais sa beauté n’était rien. Car elle n’était pas la femme qu’elle aimait et qu’elle désirait.
Le cerveau de Virginie allait à mille à l’heure. Elle se demandait ce qu’elle avait pu dire ou faire pour que Jane se méprenne sur ses intentions. Pour qu’elle ait pu croire qu’il y avait quelque chose de possible entre elles.
Il fallait qu’elle la détrompe mais sans la blesser.
Alors, elle la repoussa doucement. Sans aucune brutalité.
- Jane, tu es merveilleuse. Mais c’est... non. Je suis amoureuse de Céline. Elle est la femme de ma vie. Je suis incapable de la tromper. Je n’en ai aucune envie. Tout simplement. Je ne désire qu’elle... Les autres femmes n’existent plus depuis qu’elle est entrée dans ma vie. Même les plus belles comme toi ou... d’autres.
Pendant une brève seconde, l’image de Dylan Hederson, tentant de la séduire dans les salles du Grand Palais, apparut devant ses yeux.
C’était il y a huit mois. Elle avait eu un instant de faiblesse alors. Mais parce que c’était Dylan et parce que Dylan elle-même était perdue.
Virginie déposa un baiser sur la joue de Jane.
- Oublions tout ça. Tu veux bien ? Faisons comme si rien n’était arrivé. Restons amies. Simplement amies. Je retourne à ma chambre. A ce soir. Nous nous retrouverons au bal costumé. Toi, moi et... Céline...
Elle se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit et sortit.
Elle marcha vers sa suite. Sans remarquer qu’une personne l’avait vue sortir de la chambre de Jane.
Une personne qui s’était cachée dans un renfoncement pour qu’on ne la voit pas.
Virginie avait fini de prendre sa douche. Elle séchait ses longs cheveux bruns dans une serviette.
Elle pensait à Jane. Quelle mouche l’a donc piquée ? Alors que je n’ai pas cessé de lui parler de Céline ? Jusqu’à la saouler ? Comment a-t-elle pu croire qu’elle avait la moindre chance avec moi ? Comment a-t-elle pu penser que j’accepterais de passer une nuit avec elle. Alors que Céline est là ? Que je l’abandonnerais pour elle ? C’est insensé !! Ça doit être l’air de Vegas !!
Elle sourit à son reflet dans la glace et sortit de la salle de bains. Elle marqua un temps d’arrêt en voyant Céline.
La jeune femme lui tournait le dos. Elle était devant la baie vitrée. Elle regardait le soleil se coucher sur la ville et les jeux d’eau traverser la surface du lac artificiel du Bellagio.
Elle avait un verre à la main.
Virginie jeta un coup d’oeil vers le mini-bar et vit qu’une minuscule bouteille de whisky était ouverte. Céline boit de l’alcool ? Tiens ? Ça n’est pas dans ses habitudes...
Elle s’approcha doucement de Céline jusqu’à coller son corps contre son dos et enlacer sa taille de ses bras.
- Tu as enfin fini avec ce milliardaire ma chérie ? Ça fait longtemps que tu es là ?
Céline se dégagea tout doucement des bras de son amante. Elle s’éloigna d’elle pour venir s’asseoir dans le canapé.
Elle resta silencieuse pendant quelques instants. Elle but une gorgée de whisky puis se lança.
- Ça fait une petite heure que je suis revenue au Bellagio. J’ai voulu te rejoindre à la piscine mais tu n’y étais plus. Alors, je suis venue devant la chambre de cette femme et j’ai attendu. Et je t’ai vue en sortir...
- Céline... tu étais là ?.. Dans le couloir ? Devant la porte de sa chambre ?
- Oui. J’étais là. Dans le couloir. Devant la porte de cette femme... Tu ne m’as pas vue parce que je me suis cachée quand tu es sortie...
Virginie était attérée. Elle avait l’impression d’être asphyxiée. Elle serra les poings, enfouis dans les poches de son peignoir.
Virginie était attérée. Elle avait l’impression d’être asphyxiée. Elle serra les poings, enfouis dans les poches de son peignoir.
Son coeur se mit à battre follement. Elle trouva la force de balbutier. - Céline, ma chérie... Ce n’est pas ce que tu crois... Il ne s’est rien passé avec Jane...
- Jane ? Tu connais son prénom ? Oui... Bien sûr... tu connais son prénom... Et certainement d’autres choses encore... N’est-ce pas ?
- Céline, je sais que les apparences sont contre moi. Mais je te le jure, il n’y a rien eu, strictement rien... Nous sommes allées dans sa chambre parce qu’elle voulait me montrer son... son déguisement pour Halloween...
Tout en parlant, Virginie comprit à quel point cette excuse pouvait sembler ridicule... Inventée de toutes pièces...
Céline sourit et lui répondit - Un déguisement pour Halloween ? Tu m’étonnes Virginie... Je suis persuadée que tu peux trouver beaucoup mieux que ça comme excuse...
- Céline, c’est vrai. Je te le jure... Je ne suis pas restée plus de dix minutes dans sa chambre...
- Pas plus de dix minutes ? Pourquoi ? Son déguisement t’a déplut ?
Virginie savait qu’il ne fallait pas lui mentir. Il y avait dans tout ça quelque chose d’anormal... Quelque chose qui clochait. Elle ne savait pas quoi... mais elle savait qu’elle devait lui dire la vérité. Ne rien lui cacher.
- Je sais que c’est absurde. Elle voulait m’attirer dans sa chambre. Elle voulait que je couche avec elle. Et moi comme une gourde, je n’ai rien compris. Elle s’est mise nue devant moi... Mais je l’ai repoussée... Je suis sortie et je suis revenue ici...
Céline resta silencieuse. Puis elle se leva, prit le téléphone de l’hôtel et appela la réception.
- La réception ? Bonjour Monsieur. Vous pouvez envoyer quelqu’un à ma chambre ? J’aurais quelques questions à lui poser... Une soirée à organiser... Oui. Merci. Il sera dans ici dans cinq minutes ? Très bien. Je l’attends...
Elle reposa le combiné du téléphone et se rassit calmement.
Virginie l’avait regardée agir, sans comprendre. - Céline. Pourquoi as-tu appelé la réception de l’hôtel ?
- Mais parce que je suis comme ton amie Jane. Moi aussi j’aime m’amuser...
Le silence retomba. Céline ne faisait aucun effort pour le rompre.
Virginie ne comprenait rien à son attitude, si détachée. Mais elle se sentait terriblement malheureuse. Elle avait l’impression que son monde s’écroulait de nouveau.
Comme en février dernier à Paris. Huit mois auparavant. Quand, pendant la vente Laurent Saint-Yves au Grand Palais, elle avait été sur le point de céder au charme de Dylan Hederson.
Leur couple avait failli basculer dans le néant. Mais les deux jeunes femmes avaient surmonté cette épreuve. Et leur amour en était sorti renforcé.
Depuis, de nouveau, leur vie n’avait été faite que de bonheur et de fous rires. De joie et de plaisir.
De voyages comme celui qu’elles venaient de faire à New York. Ou celui qu’elles projetaient de faire au Brésil dans quelques mois.
Mais aujourd’hui ?
Céline restait étrangement calme. Elle avait même une lueur moqueuse au fond des yeux.
Elle continuait à boire son whisky à petites gorgées. Elle souriait en regardant son amante. Comme si, finalement, toute cette histoire n’avait aucune importance.
Virginie prit peur. Elle pensa que Céline avait cessé de l’aimer... Qu’elle avait rencontré quelqu’un dont elle était tombée amoureuse... Ce milliardaire californien...
Et que, désormais, il lui importait peu qu’elle ait des aventures avec d’autres femmes.
On sonna à la porte. Céline se leva et alla ouvrir.
- Virginie, quoi que je dise, je te demande de ne pas m’interrompre et de ne poser aucune question.
- Mais Céline... Bien, je t’obéis...
Un homme entra. Il avait une quarantaine d’années. Il s’inclina devant les deux jeunes femmes. Il était d’une politesse exquise.
- Vous avez souhaité rencontrer un membre de la réception ? Je suis à votre service Mesdames...
- Merci. Ce que nous avons à vous demander est un peu... spécial. Et nous comptons sur votre discrétion... répondit Céline.
- Naturellement, Mesdames. La discrétion est une des spécialités de notre hôtel...
- Mon amie et moi souhaiterions avoir un peu de... compagnie pour la nuit. Une partenaire de jeux... Je pense que vous me comprenez ?
- Je crois que oui...
- Mais nous ne voulons pas de ces jeunes femmes dont on distribue les photos et les numéros de portable sur les trottoirs du Strip...
- Naturellement...
- Je pense que vous devez avoir un service d’escort-girls à nous recommander...
- Mais oui. Le meilleur de Vegas. Réservé à une clientèle de qualité... Je vois que vous avez un ordinateur. Ce service possède un site sur internet. Je vous donne le lien qui vous permettra de vous connecter. Ensuite, il vous suffira de faire votre choix. Vous pouvez payer par carte bancaire... Voilà Mesdames. Ce sera tout ?
- Oui. Je vous remercie infiniment de vous être déplacé répondit Céline en prenant le papier sur lequel l’homme de la réception avait noté le renseignement.
- Je vous en prie Mesdames. Exaucer les souhaits de nos clients est pour nous un devoir...
L’homme était sorti en les laissant face à face.
Virginie était incrédule. Elle ne comprenait rien. Ou plutôt si. Elle comprenait que Céline voulait leur offrir les services d’une prostituée lesbienne de luxe.
Elle savait que cela se faisait couramment aux Etats Unis et notamment à Las Vegas.
Quand elles s’étaient promenées sur le Strip, elles avaient été accostées par des hommes qui leur avaient donné des sortes de cartes à jouer. Sur ces cartes, on pouvait voir des jeunes femmes nues et un numéro de portable.
Le choix était immense. Blondes, brunes ou rousses. Blanches, noires, asiatiques ou hispaniques. Hétérosexuelles ou lesbiennes. Seules, par couple ou même trio...
A Las Vegas, la prostitution ne se cachait pas.
Elle avait eu une discussion avec Céline. Elle s’en souvenait parfaitement. Elles étaient du même avis. Jamais elles n’auraient recours à la prostitution. Jamais elles ne participeraient à l’exploitation de ces femmes. A ce commerce de chair humaine.
Et voilà que Céline s’était assise devant son écran d’ordinateur. Elle avait tapé l’adresse du service. Et maintenant, elle surfait, calmement, sur les pages du site d’escort-girls, comme sur celles d’un annuaire...
Alors, Virginie trouva la force de protester.
- Céline ! Arrête je t’en prie ! Qu’est-ce qui te prend ? Tu veux me punir ?
- Mais non voyons... Je veux m’amuser tout simplement...
- En nous offrant une prostituée ? Je refuse un tel cadeau...
- Que tu es vieux jeu... Nous sommes en Amérique. Vivons comme les Américains...
- Je refuse... Je ne te reconnais plus Céline...
- Et toi ? Où est l’artiste qui vivait sa bohème à Montmartre ? Tu es devenue d’un bourgeois...
- Céline, éteins cet ordinateur...
- Mais non. C’est très instructif... Certaines femmes sont vraiment très belles. D’ailleurs, tu devrais venir voir... Celle-ci par exemple... Je suis certaine qu’elle te plairait...
- Je refuse de regarder...
- Vraiment Virginie ? Je te rappelle que tu n’es pas en situation de me dire non... Viens... regarde...
Il n’y avait aucune brutalité dans les propos de Céline. Elle avait parlé sur un ton qui était plus celui d’une invitation que d’un ordre.
Virginie était déstabilisée. Elle ne comprenait pas ce qui arrivait. Décidément, quelque chose “clochait”. Mais elle pensa qu’elle avait tant à se faire pardonner qu’elle obéit. Elle s’approcha de l’écran et regarda.
Et elle vit.
Une jeune femme blonde aux formes sculpturales. Jane.
Jane était une escort-girl.
Virginie était restée devant l’écran. Sidérée. - Jane... C’est Jane... Je ne comprends pas...
- Moi, j’ai compris Virginie... J’ai compris que nous sommes tombées dans un piège qu’on nous a tendu...
- Un piège ?..
- Oui. Un piège... Tout est de ma faute d’ailleurs... J’ai trop parlé... J’en ai trop dit...
- Je ne comprends rien...
- Viens ici ma chérie... Viens t’asseoir à côté de moi... Je vais tout t’expliquer...
Ma chérie. Virginie reçut ces simples mots comme une caresse. Elle se précipita dans les bras de Céline, assise sur le canapé.
Céline la serra contre elle. Virginie posa sa tête sur son épaule. Elle sentit les lèvres de son amante sur sa tempe.
- Céline, Céline... Je suis désolée... Je n’ai rien fait avec Jane... Je te le jure...
- Chut... chut... Allons, calme-toi, ma chérie. Tu n’as pas à être désolée. Je sais que tu n’as rien fait... Je ne l’ai jamais pensé. Jamais vraiment... Même si j’ai eu l’ombre d’un doute...
- Céline ?
- Oui, ma chérie ?
- Commment as-tu su que j’étais dans la chambre de Jane ?
- J’ai reçu des MMS sur mon portable... Des photos de Jane et de toi... Tiens, regarde...
Céline prit son iPhone qui était posé sur la table au bout du canapé. Elle l’alluma, composa le code secret et caressa l’icône “Messages”. Les derniers SMS apparurent. Des photos de Virginie et de Jane.
Les deux jeunes femmes riaient, allongées sur leurs chaises longues, nageaient côte à côte dans la piscine, déjeunaient au pool-bar.
Et puis, après ces photos, un message. Bref. Brutal. Trois mots : Bellagio. Room 333.
- J’ai reçu ces photos alors que j’étais encore avec mon client. Je l’ai quitté immédiatement en prétextant un problème avec l’hôtel... J’ai sauté dans un taxi. Un quart d’heure plus tard, j’étais ici. Je suis allée directement à la chambre 333. Je ne savais pas quoi faire alors j’ai attendu devant la porte. Cinq minutes plus tard, tu en sortais... Je me suis cachée...
- Pourquoi te cacher ? Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?
- J’étais sans force, Virginie... Tu sortais de la chambre de cette femme... J’ai cru revivre le Grand Palais, il y a huit mois avec Dylan... Mais en même temps, j’ai eu l’impression que quelque chose ne tournait pas rond. Qui avait pris ces photos ? Qui m’avait prévenue et pourquoi ? Je ne comprenais rien à ce qui se passait... Et puis, ça te ressemble si peu. Ce comportement minable. Me trahir pendant que je suis en train de travailler... Je ne savais pas quoi faire... C’est alors que Jane est sortie de la chambre. Sans le moindre bagage. Je l’ai suivie en prenant un autre ascenseur. Arrivées au rez-de-chaussée, nous avons traversé les salles de jeux. Puis, elle est sortie de l’hôtel pour se diriger vers un parking où je l’ai vue monter dans sa voiture. Immatriculée dans le Nevada. J’ai compris qu’elle n’avait pas de chambre au Bellagio parce qu’elle habitait Las Vegas. Et j’ai pensé que c’était sans doute une prostituée...
- Alors notre rencontre n’était pas due au hasard ?
- Non Virginie. Jane a été embauchée pour te piéger. Pour te séduire... Elle est jeune, jolie. Blonde aux yeux bleus comme moi. En bonne logique, tu aurais dû lui sauter dessus... C’est du moins ce qu’a cru la personne qui nous a tendu ce piège...
Virginie était abasourdie. - C’est incroyable... Mais qui a pu faire ça ? Et pourquoi ?
- La seule personne à Vegas qui avait mon numéro de portable. Je le lui avais donné pour le cas où je ne pourrais pas me rendre à notre rendez-vous...
- Qui ?
- Mon milliardaire californien. Bernardo Di Capucino. Ils nous a vues nous embrasser quand nous nous sommes séparées devant le Kaviar bar. Ensuite, il m’a fait une drague assez directe. J’ai voulu le décourager en lui disant que j’étais amoureuse d’une femme. Et puis, dans la conversation, je lui ai dit, qu’avant toi, j’avais eu des amants... Je présume qu’il a voulu briser notre couple pour pouvoir, ensuite, me consoler...
- Mais comment a-t-il pu prendre ces photos alors qu’il était avec toi ?
- Il a dû donner des ordres au téléphone. En quelques minutes, le piège a été préparé. Jane a été embauchée. Sa chambre louée... Tu connais la suite de l’histoire...
Virginie resta muette quelques secondes. - C’est ça... C’est bien ça... Tout colle à la perfection... Pourquoi ne m’avoir rien dit quand tu as compris ? Ta désinvolture m’a fait si peur... J’ai cru que tu avais cessé de m’aimer...
- J’ai voulu m’amuser un peu à tes dépens Virginie... Je sais. Ce n’est pas très gentil... Mais mets-toi à ma place... J’ai cru que le ciel me tombait sur la tête quand je t’ai vue sortir de la chambre de cette femme...
- Mais Céline... Tu sais bien que je n’aime que toi...
- Virginie, ma chérie. Je sais aussi que, parfois, tu peux être attirée par d’autres femmes. Dylan par exemple... Je suis comme les autres. Ni meilleure ni pire... Je peux être jalouse moi aussi... Je l’ai été quand j’ai vu sur ces photos que tu t’amusais avec cette blonde... Même si c’était parfaitement innocent... Di Capucino est malin. Il m’a tendu ce piège parce qu’il savait que je pouvais y tomber...
Virginie explosa - L’espèce de... !!! Je ne sais pas ce qui me retient de le... Donne-moi son adresse !!! Je vais aller lui dire ce que je pense de ses méthodes de goujat... Il croit que son fric lui donne tous les droits...
- Calme-toi ma chérie. Nous allons nous venger. Mais de façon plus subtile... Et, finalement, beaucoup plus... amusante...
- Comment allons-nous nous y prendre ?
- Je vais t’expliquer... Mais nous devons faire vite. Nous avons peu de temps pour préparer notre piège. Notre piège pour un “chat sur un toit brulant”... Et nous devons acheter deux ou trois petites choses... Heureusement, les boutiques ne ferment qu’à 23 heures... Voilà ce que nous allons faire...
La nuit était tombée sur Las Vegas...
Les rues de la capitale du Nevada étaient envahies par une foule déguisée. Les vampires, croisaient les loups-garous.
Tous les hôtels-ville avaient organisé leur propre soirée Halloween. Mais aucune ne pouvait rivaliser avec celle du Bellagio.
Les jeux d’eau jouaient sur la surface du lac artificiel. Des feux d’artifice explosaient dans le ciel.
Une soirée costumée avait été organisée dans l’une des nombreuses salles de réception de l’hôtel.
Un buffet somptueux avait été dressé. Vins et Champagne étaient offerts à volonté.
Céline se tenait, seule, au milieu des invités. Elle avait revêtu une robe de soirée noire qui moulait ses formes et mettait son léger bronzage en valeur.
Elle ne portait aucun déguisement. Seulement un loup de satin noir qui faisait ressortir l’éclat de ses yeux bleus.
Les personnes qui l’entouraient se retournaient sur cette jeune femme, si belle, si élégante et si... seule.
Céline attendait, en buvant un verre de Champagne, la personne qui devait la rejoindre.
Soudain, elle se mit à sourire. Son attente n’avait pas été vaine. Enfin, il était là...
Bernardo Di Capucino venait d’apparaître...
Le jeune milliardaire parcourait la salle des yeux. Enfin, ils se posèrent sur Céline. Souriant, Di Capucino s’avança vers elle.
Quand il fut tout près, il saisit sa main qu’il porta à ses lèvres.
La jeune femme le laissa faire. Elle était décidée à n’être que charme et beauté pour mieux le faire tomber dans le piège que Virginie et elle lui tendaient.
Alors elle lui sourit - Monsieur Di Capucino... Je suis heureuse que vous ayez répondu à mon invitation... si... tardive...
- C’est une joie d’être là à côté de vous... Mais je vous en prie. Appelez-moi Bernardo...
Céline porta de nouveau sa flûte de Champagne à ses lèvres. - C’est encore un peu tôt. Laissez-moi m’habituer... Faisons d’abord connaissance...
- Avec plaisir... Mais... votre amie n’est pas avec vous ?
Nous y voilà, pensa Céline. Il n’aura fallu que quelques minutes...
- Non. Virginie est occupée... Elle nous rejoindra plus tard... Peut-être...
- Votre amie est retenue par son travail, elle aussi ?
- Pas du tout... Elle est... retenue par le... cadeau que vous lui avez offert...
- Le cadeau que je lui ai offert ? Je ne comprends pas ce que vous voulez dire...
- Vraiment ? Ce n’est pas à vous qu’elle doit cette charmante surprise ? Cette jeune femme blonde aux yeux bleus que Virginie a rencontrée au bord de la piscine de l’hôtel ? Très bon choix...
- Une jeune femme blonde ? Je ne vois pas de qui vous voulez parler...
- Une jeune femme qui vit de ses charmes et qui les monnaie auprès d’autres femmes...
L’assurance de Bernardo fondait comme neige au soleil. Il ne savait pas quoi dire. Il se contenta de répéter ses propos.
- Je ne sais pas de qui vous parlez... Et je vous assure que je ne suis pour rien dans la rencontre de votre amie et de cette femme !!
- Bernardo... voyons... Nous savons que vous avez loué ses services et que vous lui avez demandé de... Comment dire ? De “distraire” Virginie pendant que j’étais avec vous...
- Mais non ! Je vous assure...
- Inutile de nier... Nous savons tout. D’ailleurs, nous voulions vous remercier. Jane est une personne très agréable... Et nous avons été ravies de faire sa connaissance. Alors, vous voyez... Vous pouvez tout m’avouer...
Di Capucino était étonné. Ainsi sa ruse avait été éventée. Non seulement les deux Françaises savaient tout, mais elles ne semblaient pas lui tenir rigueur de son stratagème.
- Vous avez été ravies ? Vraiment ?
- Mais oui. Virginie et moi sommes des jeunes femmes modernes. Nous vivons de façon très libre. Nous essayons toujours de profiter des occasions qui se présentent à nous. Et... nous partageons tout... Vous comprenez ce que je veux dire ?... Bernardo ?
- Oui. Je comprends... Je suis certain d’avoir compris...
- Très bien... Alors, vous reconnaissez que cette rencontre avec Jane était votre idée ? Une idée charmante d’ailleurs...
Di Capucino hésita quelques secondes mais le sourire de Céline le rassura.
- Et bien... C’est à dire... oui en effet, c’était mon idée...
- J’en étais sure... Vous avez pris un gros risque. Vous auriez pu briser notre couple. Tout le monde n’a pas l’esprit aussi large que moi. Tout le monde n'est pas aussi libéré que nous le sommes, Virginie et moi...
- En vous voyant, j’ai eu la conviction que vous l’étiez mentit Di Capucino.
- Et vous ne savez pas encore à quel point... Je vais vous laisser pour retrouver ma compagne et... votre cadeau. Si le coeur vous en dit, venez nous rejoindre. Dans vingt minutes... Chambre 333... Voici la clef...
Sur ces derniers mots, Céline lui tourna le dos, abandonnant un Bernardo incrédule.
Il regardait d’un oeil rond la petite carte en plastique qui permettait d’entrer dans la chambre.
Il n’en revenait pas. Incroyable !!! Non seulement, Céline ne m’a pas arraché les yeux mais, en plus, elle m’invite à les rejoindre !!! Ces Françaises !! Elles méritent bien leur réputation sulfureuse. Les Français ne doivent pas s’embêter avec de telles femmes !! Pour un peu j’achèterais un pied-à-terre à Paris, moi...
Mais il hésitait toujours. Que faire ? Bien sur, je suis verni. Cette invitation est le fantasme de tout hétérosexuel. Trois femmes, jeunes, jolies. Et même superbes... Et lesbiennes... Ça pimente encore le jeu... Et Céline est bi...
Sa décision était prise. C’est une chance qu’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie... J’y vais.
Il jeta un coup d'oeil à la coûteuse montre suisse qu’il portait au poignet. Céline m’a demandé d’attendre vingt minutes. Elle doit se mettre en condition pouffa-t-il intérieurement. Bon. Plus que dix minutes...
Il attendait toujours. Il avait pris un verre de whisky.
Pour occuper son attente, il regardait les femmes autour de lui. Aucune n’avait la beauté souveraine de Céline et de sa compagne. Ah... il allait bien s’amuser...
Les vingt minutes s'étaient écoulées. Il posa son verre sur le buffet et commença la traversée des salles de jeux jusqu’aux ascenseurs qui desservaient les chambres et les suites.
Il ne voyait pas les joueurs assis, les chalands déguisés. Il ne voyait rien. Car son esprit était déjà rempli d’images érotiques.
Il était impatient d’arriver. Quel homme “normal” ne le serait pas ?
Enfin, il se trouva face à la lourde porte marquée 333.
Il glissa la carte magnétique dans le verrou électrique. Un petit voyant vert s’alluma accompagné d’un léger “clic”. Di Capucino entra.
C’était une petite suite, avec salon et chambre, qui donnait sur le lac artificiel de l’hôtel et sur les palaces qui l’entouraient.
Les lumières avaient été tamisées.
La porte de la chambre était fermée. Mais on pouvait entendre une musique douce qui s’en échappait.
Il vit que des vêtements féminins avaient été jetés sur le sofa du salon. Il reconnut la robe noire de Céline.
Alors, il commença à se dévêtir. Fébrilement. Bientôt il fut nu.
Il jeta un coup d’oeil à son reflet dans un miroir. Pas trop mal ! Elles vont voir ce qu’elles vont voir...
Il s’approcha de la porte de la chambre et l’ouvrit doucement.
Quand enfin elle fut ouverte... la vision qui s’offrit à Bernardo Di Capucino le laissa incrédule et médusé...
Posées dans le lit, trois citrouilles aux bouches édentées et aux yeux morts, trois Jack-o’lantern, le regardaient fixement.
La webcam et le micro-ordinateur, que Virginie avait dissimulés dans la suite 333, engloutissaient les images d’un Bernardo Di Capucino nu et sidéré.
Au même moment, seules dans leur propre suite, assises devant l’écran de leur MacBook, Céline et Virginie observaient la scène.
Le milliardaire était pitoyable et ridicule.
- Bon. On en a assez vu... Tu ne crois pas Céline ?
- Si. Tu as raison Virginie. Tu peux éteindre. Je crois qu’il aura compris la leçon. Et encore mieux quand je vais lui remettre la clef USB sur laquelle figurent ses “exploits”...
- Notre petite farce est un peu cruelle, tu ne crois pas ?
- Si Virginie. Elle l’est. Comme elles le sont toujours quand on utilise les mêmes armes que les hommes... J’espère simplement que Di Capucino changera de comportement à l’avenir et qu’il comprendra que la fin ne justifie pas tous les moyens...
- Tu n’as pas peur qu’il cherche à se venger ?... Qu’il te casse auprès de Sophie’s ?...
- J’en doute. Et puis, il y a des gens dont il vaut mieux se passer... Sophie’s n’est pas devenue la première maison de ventes au monde avec ce genre de clients...
A cet instant précis, un feu d’artifice commença à exploser au-dessus des toits du Paris, illuminant le Palais Garnier, l’Arc de Triomphe et la Tour Eiffel.
Enlacées, dans les bras l’une de l’autre, Céline et Virginie s’approchèrent de la baie vitrée.
Elles regardèrent le spectacle de cet hôtel-ville en béton et en plâtre, construit au milieu de Las Vegas, au milieu du désert des Mojaves. Au milieu de nulle part...
Virginie soupira. - Dans deux jours, nous serons chez nous. A Paris.
Céline caressa sa joue de ses lèvres - Oui. Virginie. Chez nous. En France... A Paris... Enfin...
FIN
*
Vous pouvez lire
la suite des aventures
de nos héroïnes dans le récit suivant : Cluedo.
*
Pas de problème Gustave, dès mardi je porte plainte contre EDF. (rires).
RépondreSupprimerJ'avoue avoir été déboussolée, c'est le cas de le dire, par ton entame. Je ne comprenais pas comment Virginie pouvait admirer à la fois la statue de Liberté et le Sphynx. Mais nom d'un petit bonhomme, c'est Las Vegas!!!!!!
Merci pour ce nouveau récit.
Béa.
Tu es toujours aussi prolixe Gustave!
RépondreSupprimerJe suis ravie de découvrir ce nouveau récit; j'ai moi aussi trés intriguée par ce levée de soleil...
Magnifique et aguichante description de Las Vegas. Je suis impatiente d'en apprendre plus!
RépondreSupprimerMoi aussi, j'en avais perdu ma géographie et mon latin. Anne
RépondreSupprimerMerci Gustave pour ce nouveau récit et de nous transporter dans cette fameuse ville américaine.
RépondreSupprimerLas Vegas atypique et démesurée; merci Gustave pour ce nouveau récit.
RépondreSupprimerHâte de lire dans quelles aventures tu vas nous entrainer...
Les sortilèges de LAS VEGAS n'auront bientôt plus de secrets pour nous. Bonne idée, la citrouille!
RépondreSupprimerTrès déroutant et subtil ce début !
RépondreSupprimerAlors d'accord pour suivre Virginie et Céline dans leur découverte de LAS VEGAS !
Merci une nouvelle fois Gustave pour ce nouveau récit.
Marie Pierre
Je crois que je préfère la piscine au caviar surtout au petit déj'.
RépondreSupprimerQu'est ce que tu nous réserves???? That is the question....Zut je me suis gourée de continent!
Merci.
Béa.
Tout ça commence trop bien. Je sens qu'il y a une embrouille cachée derrière une citrouille. Merci. Anne
RépondreSupprimerVoilà un environnement fascinant que l'on pourrait passer des heures à observer... Mais d'autres aventures attendent incontestablement nos héroïnes.
RépondreSupprimerTu aurais dû l'appeler Di Expresso car je le trouve un peu rapide dans son plan drague cet homme.....Bon, ok, je le comprends, c'est Céline. (rires).
RépondreSupprimerMoi aussi je sens l'embrouille derrière la citrouille!
Merci.
Béa.
Merci pour toutes tes FF aussi captivantes les unes que les autres.
RépondreSupprimerVirginie aurait-elle raison de s'inquiéter? Soutiendra-t'-elle la concurrence du milliardaire américain? Quelque chose me dit que oui, mais la suite au prochain épisode...
RépondreSupprimerC'est fort de café ! Ce Di Capucino me paraît trop corsé pour être honnête. Merci. Anne
RépondreSupprimerMerci de nous transporter à Las Vegas...........
RépondreSupprimerRamsès 88
Virginie prend du bon temps dans ce cadre luxueux pendant que Céline est avec son client...
RépondreSupprimerJe suis sûre que tu nous prépares quelques surprises pour la suite!
Merci Gustave
Je trouve les américains bien entreprenants cette année... Après le milliardaire américain, cette étudiante qui se montre bien insistante avec Virginie.
RépondreSupprimerHum, je sens qu'il y a de l'embrouille dans l'air.
Béa.
Je trouve ce soir que la citrouille éclairée de l'intérieur a quelque chose de vaguement inquiétant.
RépondreSupprimerBon...Jane a choisi le costume d'Eve pourquoi pas après tout....C'est original. J'espère que Virginie ne croquera pas la citrouille, euh je veux dire la pomme!
RépondreSupprimerMerci.
Béa.
Oulàlà, je sens le piège arrivé !!!
RépondreSupprimerJ'attends la suite avec impatience.
Je me doutais un peu qu'elle voulait en arriver là Jane, ça se confirme !
RépondreSupprimerFuis Virginie, fuis !
Marie Pierre
Bien rusée Jane pour "piéger" Virginie et l'attirer dans toile (d'araignée, Halloween...!)
RépondreSupprimerHâte de voir la réaction de Virgnie.
Gustave met Virginie dans une situation bien embarrassante.
RépondreSupprimerOups! Virginie s'apprête à vivre des heures difficiles. Elle a intérêt à être convaincante.
RépondreSupprimerLas Vegas est décidément la ville de tous les dangers.
Béa.
Virginie réussira-t'-elle à convaincre Céline que les tentatives de séduction de la belle inconnue ont échoué?
RépondreSupprimerRahhhh !!! que nous réserve Céline ??? Hâte de savoir. Merci Gustave.
RépondreSupprimerIl va falloir tenir une semaine avant de savoir si le détachement de Céline est réel ou feint et si l'angoisse qui étreint Virginie se dissipera bientôt...
RépondreSupprimerHâte de savoir ce que Céline a derrière la tête....
RépondreSupprimerMerci Gustave
Surprenante et déstabilisante l'attitude de Céline...
RépondreSupprimerElle vient de prouver que Jane est en fait une prostituée, et..... Mystère et boule de gomme....
Merci.
Béa.
Oui, c'est très déroutant tout ça ! Où veut-elle en venir Céline ? Hâte d'en savoir plus !
RépondreSupprimerMerci Gustave.
Marie Pierre.
Fine mouche cette Céline... Que concocte-t'-elle à Virginie, qui n'est certainement pas au bout de ses surprises ?
RépondreSupprimerEt bien c'est sordide, j'aimerai bien savoir qui est l'enfant de saligaud qui joue ce sale tour à nos deux héroïnes!
RépondreSupprimerMerci Gustave.
Béa.
Ah ben ! Je suis soulagée de savoir que Céline ne soupçonnait pas Virginie :)
RépondreSupprimerMais qui est cet inconnu ? Héléna ? Un Homme fou de Céline ?...
Régale-nous.
Bonne année ;D
Ninie
La perspicacité de Céline va éviter bien des désagréments à Virginie contre laquelle les apparences se dressaient.
RépondreSupprimerElles ont été piégées...! Il ne reste plus qu'à savoir qui est à l'origine de ce plan. Passionnant.
RépondreSupprimerMerci Gustave et meilleurs voeux de bonheur, d'amour et d'inspiration pour cette nouvelle année
Je sens que Céline va se faire un plaisir de le faire marcher le Bernardo et de se venger, et Virginie ne sera pas en reste !
RépondreSupprimerMerci Gustave.
Marie Pierre
Entièrement d'accord avec Marie-Pierre, je pense que Céline réserve à ce butor un chien de sa chienne, aidée de Virginie of course.
RépondreSupprimerMerci.
Béa.
Qui a dit que la vengeance était un plat qui se mangeait froid ?
RépondreSupprimerVoilà qui devrait, en effet, faire réfléchir à l'avenir le sieur DI CAPUCINO !
RépondreSupprimerLa surprise que Céline lui a concoctée est à l'image du feu d'artifice qui illumine la ville.
Vraiment trés amusant le piège tendu à ce Di Caprio par Céline et Virginie pour lui rendre la monnaie de sa pièce !
RépondreSupprimerSi le ridicule tuait, Di Capucino serait tombé raide mort sur la moquette. Belle vengeance, je me demandais à quoi pouvait bien servir ces citrouilles. Euréka! j'ai trouvé!
RépondreSupprimerMerci.
Béa.