REFLETS





Je me suis rendue compte que j’adorais décrire la première rencontre entre deux personnages... Alors je ne vais pas m’en priver...

Comme dans mes autres histoires, j’ai pris quelques libertés avec la réalité. Ici avec... les horaires des trains qui desservent la gare de Saint-Pancras à Londres. Je suis certaine que vous ne m’en tiendrez pas rigueur...

Naturellement, les Rachel Peabody et Dylan Hederson que vous allez découvrir dans cette nouvelle ont des vies différentes de celles que vous connaissez déjà.

Et, tout aussi naturellement, au moment où commence mon histoire, elles ne se connaissent pas. Sinon, où serait la rencontre ???




Reflets




Dylan Hederson courait à perdre haleine vers les quais de la gare de Saint-Pancras.

Elle slalomait entre les voyageurs le long du Barlow hall, longue salle des pas perdus qui porte le nom de l’architecte qui avait conçu la grande gare victorienne.

Son sac de voyage, qu’elle avait jeté sur son épaule, battait contre son dos.

Elle n’avait pas le moindre regard pour les hauts murs de briques rouges, pour les voûtes de métal et de verre de la gare londonienne.

Elle n’avait d’yeux que pour le panneau qui affichait les trains au départ. Shit !! jura-t-elle. Pour une fois que les trains sont à l’heure !!! Il faut justement que ça tombe le jour où je dois en prendre un pour Douvres !!!

Elle pesta contre les encombrements des rues de Londres dans lesquels son taxi avait perdu un temps fou.

Jusqu’à ce qu’elle décide de s’en extraire pour, après avoir rapidement payé sa course au chauffeur éberlué, se précipiter dans la première station de métro venue.

Mais elle avait attendu quelques minutes de trop avant de prendre cette décision salvatrice.

Et, à présent, elle risquait de rater son train qui la narguait, là-bas, au bout du quai 13.

L’horloge, qui dominait le Barlow hall, lui rappelait, avec un brin d’insolence, qu‘il lui restait moins de trois minutes pour gagner le quai, composter son billet, et s’engouffrer dans son wagon...

C’était court, très court mais ce n’était pas impossible... À condition de ne perdre aucune seconde...


*


Elle allongea encore sa foulée.

Elle constata avec plaisir qu’elle n’était pas trop rouillée. Que son corps  mince et athlétique répondait instantanément aux efforts qu’elle lui demandait.

Elle se félicitait d’avoir revêtu jean et chaussures à talons plats, tenue presque idéale pour courir derrière un train.

Les autres voyageurs s’écartaient pour la laisser passer.

Ils la suivaient du regard.

Et pas seulement parce qu’elle  battait un record de vitesse en tentant d’atteindre un train dont le départ était imminent.

Mais parce qu’elle était remarquablement belle.

Grande, svelte et sportive. De courts cheveux ébouriffés par le vent de la course. Un visage aux traits fins. Une peau subtilement hâlée. De jolis yeux noisette, pétillants d’humour et d’intelligence.

L’incarnation du charme...


*


Elle avait enfin atteint le quai 13.

Elle n’eut besoin que de deux secondes pour composter le billet qu’elle tenait à la main depuis qu’elle avait quitté la rame de métro.

Elle parcourut les derniers mètres qui la séparaient encore du train.

Enfin, elle pénétra à l’intérieur du wagon au moment précis où une voix, au timbre métallique, annonçait la fermeture de la porte qui claqua derrière elle.

Elle s’enfonça à l’intérieur du compartiment et trouva une place près de la fenêtre. Elle déposa son sac à ses pieds et se laissa tomber dans son siège.


*


J’ai réussi !!! J’ai réussi à avoir le train pour Douvres !!! Et je ne suis même pas essoufflée !! Ce n’est pas trop mal pour “une vieille croulante” !!

Elle songea à Ann.

Elle entendit de nouveau la remarque acide. “Vieille croulante”.

La jeune femme l’avait exécutée en deux mots. Tout simplement parce qu’elle était incapable de vivre la nuit comme Ann le faisait. Incapable de passer de boîte en boîte. D’y boire, d’y danser, d’y séduire...

Elle en était incapable ? Disons plutôt, qu’elle n’en avait plus aucune envie... Elle avait l’impression de rencontrer toujours les mêmes visages, les mêmes corps. Avec toujours les mêmes intrigues amoureuses, les mêmes potins...

La “famille” était décidément un tout petit village...

Alors, elle préférait rester chez elle et “prendre la poussière comme ses vieux livres”. Une autre amabilité d’Ann qui, décidément, avait le sens de la formule.

Cette tendance au repli sur soi agaçait profondément sa maîtresse...

Ann y voyait comme un refus de faire des efforts pour elle. Et elle disait qu’un sentiment qui se refusait au moindre effort ne pouvait pas être appelé amour.

Dylan se contentait de sourire et de nier. Mais elle savait bien qu’Ann avait raison...

Si elle l’avait aimée, elle aurait suivi Ann partout où elle serait allée. Parce qu’elle n’aurait pas supporté son absence. Parce qu’elle aurait craint qu’elle fasse une autre rencontre...

Et avant toute chose, elle aurait voulu vivre avec elle...

Au lieu de ça, elle se satisfaisait parfaitement de sa vie de célibataire... Elle ne souffrait pas de vivre seule...

La nuit, Ann venait la rejoindre. Souvent, elle sortait tout droit des pubs enfumés de Londres où elle avait rencontré des femmes qui n’avaient pas su calmer son désir, ou combler sa solitude...

Dylan n’était pas dupe. Ann non plus d’ailleurs. Elles se rendaient mutuellement service.

En attendant mieux...


*


Dylan sourit à son image reflétée par la vitre du train. En attendant mieux ?? Allons, allons !! se dit-elle, tu n’es plus une collégienne romantique qui attend la venue du prince charmant !! De la princesse charmante en l’occurrence !! Tu as vécu. Et beaucoup vécu... Avant de t’en lasser, toi aussi tu hantais les boîtes lesbiennes. Et tu n’as jamais trouvé celle qui... celle qui... Alors, inutile de rêver... Ce n’est plus de ton âge... Et contente-toi de ton petit accord avec Ann... C’est loin d’être désagréable et puis c’est très... suffisant... D’ailleurs, je suis peut-être devenue trop égoïste pour avoir envie de partager mon quotidien... Trop “vieille croulante” pour reprendre une expression d’Ann... Peut-être qu’à force de solitude, on finit par s’y complaire...

Pourtant, au fond de son esprit, il y avait une pensée importune... Un regret... qu’elle chassa rapidement en faisant ce qu’elle faisait toujours dans ces cas-là...

Elle prit un livre au fond de son sac. Un livre qui n’avait rien de poussiéreux...


*


Le train avait roulé pendant  trois quarts d’heure environ depuis qu’il avait quitté Londres.

Il avait déjà fait plusieurs haltes rapides.

A nouveau, il se mit à ralentir pour s’arrêter dans une nouvelle ville. Canterbury dans le Kent.

Dylan rangea son livre. Elle regarda rapidement sa montre. Dans vingt minutes tout au plus, elle arriverait à destination. Car Canterbury était la dernière station avant Douvres.

Elle regarda par la fenêtre. Un train était déjà à quai, dans l’autre sens, attendant de repartir en direction de Londres.

Le convoi de Dylan s’immobilisa à côté de l’autre train.

Les passagers n’étaient séparés que par les minces parois des wagons. Ils se souriaient à travers les vitres. Ou s’ignoraient.

Dylan tourna lentement la tête  vers la personne qui était assise juste à côté d’elle. Si proche et si inaccessible à la fois...

Leur regard se croisèrent. Leurs yeux se capturèrent.

Et Dylan sut pourquoi, pour rien au monde, elle ne devait rater le Londres-Douvres.

Si proche et si inaccessible à la fois, une jeune femme était là.


*


Elle était brune. Ses yeux étaient d’un bleu limpide. De longues boucles tombaient sur ses épaules. Son visage, doux mais énergique, était si parfait que Dylan n’aurait pas su trouver les mots justes pour le décrire.

La bouche de Dylan restait figée dans un O de surprise devant la beauté de la jeune inconnue...

À travers les vitres sales, leurs regards étaient aimantés l’un à l’autre par un charme dont elles n’osaient s’avouer le nom.

Elles se parlaient silencieusement. Et ce qu’elles se disaient était si simple, si évidemment simple «Que tu es belle... Comme tu me plais...»

Dylan posa sa main sur la vitre, comme pour saisir l’image de l’inconnue. Elle ne toucha que le verre froid et sale.

Mais ce contact glacé la sortit de sa douce apathie. Soudain, elle réalisa que c’était sa chance qu’elle croisait et qu’elle allait la perdre...

Alors, s’arrachant à la contemplation de ce visage parfait, elle se leva d’un bond, saisit son sac et se rua vers la porte du train.

Elle couru le long du couloir. Long, si long... Elle le maudit «Bon sang !!! Mais pourquoi cette porte est-elle si loin ???»

Enfin, elle arriva à la porte du train. Mais c’était déjà trop tard. Elle eut beau s’arcbouter contre elle en secouant la poignée de toutes ses forces, elle resta obstinément fermée.

Le Londres-Douvres démarra lentement puis prit de plus en plus de vitesse.

Un à un, les wagons du train de l’inconnue passèrent devant Dylan. Ses yeux les fouillaient. Désespérément.

Et tout à coup, elle la revit.

Elles ne purent qu’échanger un sourire triste.

Puis, l’inconnue disparut.


*


Dylan n’avait pas regagné sa place.

Elle était restée près de la porte du train. Debout, comme un boxeur sonné par les coups, juste avant qu’il ne tombe au tapis...

Au milieu de la foule des voyageurs, elle éprouvait les mêmes sentiments de solitude et de défaite...

Depuis longtemps, elle avait renoncé à l’espoir d’une rencontre. Elle ne se croyait pas faite pour ce bonheur. 

Bien sûr, autrefois, elle avait souvent été troublée par un regard, par un corps...

Mais, jamais elle n’avait vu dans les yeux d’une autre le feu qui brûlait dans les yeux de cette inconnue.

Leur rencontre avait été si fugitive... Mais elle savait qu’elle ne se trompait pas... Il était impossible qu’elle se trompe...

Elle n’avait pas eu le temps... Le destin ne lui avait pas laissé le temps...

La colère monta en elle. Pourquoi lui avoir fait vivre cette émotion si brève ? Pourquoi ? Alors qu’il aurait été si simple de la laisser à sa solitude...

Elle avait eu un espoir... À présent, elle n’aurait plus que des regrets.

Sa vie durant...



*


Elle regardait toujours par la fenêtre. Comme si l’image de l’inconnue s’y reflétait encore. Mais il n’y avait plus rien. Rien qu’un peu de poussière sur la vitre sale...

La voix au timbre métallique, crachée par un haut-parleur, arracha Dylan à ses tourments.

- Douvres !! Terminus !! Merci de vérifier que vous n’oubliez rien à l’intérieur du train. Nous espérons que vous avez fait un bon voyage. Et nous souhaitons vous revoir bientôt sur nos lignes. Bonne journée...

Dès que le train s’immobilisa, elle ouvrit la porte et sauta sur le quai.

Elle ne fit que quelques pas.

Un homme se porta à sa rencontre. Il était aussi roux qu’elle était brune. Il la prit dans ses bras et la serra contre lui. Un grand sourire illuminait son visage.

- Bonjour p’tite soeur !! Comment vas-tu ?? Tu as fait bon voyage depuis la capitale ?

- Je vais très bien Will... Oui. J’ai fait un très bon voyage répondit-elle avec une joie feinte. Mais son coeur se serra. Et toi, comment vas-tu ? Et Betty ? Et les jumeaux ? Comment vont les parents ?

- Toute la famille Hederson se porte à merveille, p’tite soeur... Tout le monde meurt d’impatience de te voir...

Dylan éprouva un sentiment de culpabilité devant l’infinie gentillesse de son grand frère.

Mais elle n’avait pas le choix.  Sa décision était prise... Alors, elle décida de mentir.

- Justement... je suis désolée... Mais je ne vais pas pouvoir rester. Je viens de recevoir un appel sur mon portable. Je dois retourner à Londres. Immédiatement...

- Tu plaisantes !! Ce n’est pas possible !! Pa’ et Mam’ vont être horriblement déçus !! Et je ne te parle pas de Betty et des jumeaux !! Qu’est-ce qui t’arrive ? C’est à cause d’Ann ?

- Non. Ça n’a rien à voir avec elle...

- C’est ton job ?

- Oui... C’est à cause de mon travail. Albert s’est réveillé ce matin avec une mauvaise toux... On vient juste de me prévenir...

- Albert ?? Tu connais un Albert ?? 

Dylan ne put s’empêcher de sourire en voyant l’étonnement de son frère.

Will, comme toute sa famille d’ailleurs, connaissait ses préférences amoureuses et sexuelles.

Elle répondit. - Albert est un varan du Komodo...

- Un quoi ????

- Un varan. Une sorte de gros lézard carnivore qui vivait sur Komodo, une île indonésienne... Il mesure trois mètres de long... Il n’y a que moi qui puisse approcher Albert quand il est souffrant... Il peut se montrer très agressif avec les autres soigneurs... et comme sa morsure est venimeuse...

- Bon sang Dylan !! Tu ne pourrais pas soigner des “chiens-chiens à sa mémère” comme tout le monde ??!! Au lieu d’être vétérinaire au zoo de Londres !!

- Je suis désolée Will. Mais ce qui est fait est fait... Je dois y retourner... C’est une question de vie ou de mort... pour Albert...

- Bon... Bon... Je comprends... Mais ça va être bigrement difficile d’expliquer aux parents que tu leur préfères la compagnie d’une espèce de gros lézard...

- Je suis vraiment désolée. Mais je n’ai pas le choix... C’est mon métier... et je l’adore... Alors, je t’en prie... Sois un chic type... Dis aux parents que je vais revenir le week-end prochain. C’est promis... D’ailleurs, je vais leur passer un coup de fil...

- Tu ne veux pas faire un saut à la maison avant de reprendre ton train pour Londres ?

- Non. Je n’ai pas le temps, hélas...

- Bon... Alors, je reste avec toi jusqu’au départ de ton train...

- Non, Will... Tu es adorable... Mais c’est inutile... J’ai un livre pour patienter... Retourne auprès des parents. Embrasse tout le monde pour moi. Et dis-leur bien que je reviens dans une semaine...

Elle posa la main sur l’épaule de son frère et déposa un baiser léger sur sa joue. Il ne protesta plus et lui rendit son baiser.

- Bon... Bon... P’tite soeur... Ok... Ok... Je te laisse. Mais fais bien attention à ne pas te faire croquer par Albert...


*


Dylan avait suivi son frère des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse à sa vue.

Elle avait honte de lui mentir. À lui comme au reste de sa famille.

Alors qu’ils étaient si aimants, si merveilleusement ouverts et chaleureux. Alors qu’elle avait tant de chance de les avoir. Eux avec qui tout, absolument tout, avait toujours été si facile.

Elle avait honte de ses mensonges... Mais elle n’avait pas le choix.

Elle était incapable de vivre un week-end «normal» au milieu des siens après ce qui s’était passé. Incapable de faire comme si de rien n’était... Incapable de leur donner des nouvelles d’Ann alors que son esprit serait envahi par l’image de l’inconnue...

Et puis, il fallait qu’elle la retrouve. Même si elle ne savait pas comment s’y prendre... Mais elle savait que s’il restait ne serait-ce que l’ombre d’une chance, elle devait la tenter...

Ce ne pouvait pas être un hasard si, malgré tous les obstacles, elle avait réussi à avoir ce train... Ce ne pouvait pas être un hasard si, au milieu de centaines d’autres, elle avait choisi de s’asseoir à cette place. Près de cette fenêtre. Ce ne pouvait pas être un hasard si l’inconnue avait fait les mêmes choix. Au même moment.

Le destin, ou quelque soit le nom qu’on lui donne, avait voulu qu’elles se voient, qu’elles se rencontrent.

Alors, elle n’avait pas le droit d’ignorer le destin...


*


Elle s’approcha du guichetier.

C’était un tout jeune homme. Il ressemblait à Harry Potter avec ses petites lunettes rondes. Elle pensa qu’elle avait bien besoin d’un gentil sorcier pour l’aider à retrouver l’inconnue.

- Bonjour... Dans combien de temps part le prochain train pour Londres ?

- Bonjour Madame... Dans... 17 minutes... Sur cette ligne, il y a des trains pratiquement toutes les demi-heures... Dans l’un et l’autre sens...

- Il passe bien par Canterbury ?

- Oui Madame. Par Canterbury... Vous désirez un billet ?

- Non merci. J’en ai déjà un...

- Très bien... Il vit qu’elle hésitait. Vous avez besoin d’un autre renseignement Madame ??

Dylan décida de se jeter à l’eau. Elle trouva une fable plus ou moins bien ficelée. Elle la récita en tentant de paraître aussi naturelle que possible.

- Oui. J’ai cru reconnaître une amie d’enfance dans le train. Mais je n’ai pas eu le temps de l’accoster avant qu’elle n’en descende. Il y n’aurait pas un moyen de la retrouver ? Grâce à son numéro de siège, de réservation ou de billet par exemple ?

Le jeune guichetier marqua un temps d’hésitation. Mais il répondit.

- Ce serait très difficile Madame. La plupart des places ne sont pas réservées. Par ailleurs, les billets ne sont pas nominatifs. Bien sûr, on nous paie souvent par carte de crédit. Mais comme les billets de train sont valables deux mois, il faudrait retrouver un nom au milieu de millions de voyageurs. De toute façon, à moins d’être policier ou juge, vous ne pourriez pas obtenir ce genre de renseignement... J’en suis sincèrement désolé Madame...

“Harry Potter” avait douché ses timides espérances. Mais elle répondit avec une gaieté forcée.

- Tant pis !! Aucune importance !! Merci de m’avoir renseignée... Bonne journée...

La pierre qu’elle avait dans le coeur démentait l’apparente légèreté de ses propos.

Elle le redoutait. Elle n’avait aucun moyen de retrouver l’inconnue.

A moins naturellement de faire partie de Scotland Yard ou du Secret Intelligence Service... Pour eux, “Harry Potter” se serait rué sur son ordinateur. Et il aurait pu retrouver l’inconnue.

Sans oublier les centaines de caméras de surveillance, dont toutes les gares anglaises étaient truffées depuis les attentats de Londres, et au regard desquelles personne ne pouvait échapper...

Mais elle n’était pas policier,  juge ou agent des services secrets. Elle était uniquement une femme amoureuse. D’une inconnue. D’une apparition...

Elle ne pouvait compter que sur elle.

Et sur un destin capricieux...


*


Elle se retrouva sur le quai de la gare de Douvres.

Elle était incapable de s’asseoir sur un banc. Elle faisait nerveusement les cent pas, son sac de voyage toujours accroché à son épaule.

Elle ne savait plus quoi faire.

Mais elle avait une certitude : elle devait retourner à Londres...

Là-bas, elle s’enfermerait chez elle, comme un animal blessé... Jusqu’à trouver l’oubli de l’inconnue et de sa douleur...

Elle essaya de mettre un peu d’ordre dans son esprit. D’échapper à la confusion de ses sentiments. De se préparer à cet échec annoncé.

Elle était une femme intelligente et logique. Une scientifique qui laissait  dans sa vie peu de place aux pièges du romantisme...

Elle se disait qu’elle ne devait pas se raconter d’histoire. Elle ne retrouverait jamais l’inconnue.

Alors, il valait mieux l’oublier. Effacer son visage de ses pensées. Ne plus rêver de cette chimère qui lui rongeait le coeur et l’esprit...

D’ailleurs, l’inconnue existait-elle vraiment ? Après tout, elle n’avait aperçu qu’une forme à travers deux vitres sales... Son imagination, qui rêvait d’une amante idéale, avait sans doute fait le reste...

Elle se souvint qu’elle s’était légèrement assoupie dans le train... Cette perfection entr’aperçue n’est qu’un rêve !! Le résultat d’un esprit encore embrumé par le sommeil !!

Elle se répéta ces mots comme une évidence. Oui. Bien sûr l’inconnue n’existe pas !! Elle n’est que le fruit de mon imagination et du reflet du soleil dans une vitre...

Cette pensée la soulagea un peu. Médiocrement. Mais elle n’avait pas mieux. Il fallait qu’elle s’y accroche.

Il le fallait...


*


Soudain, le chef de gare annonça que le départ du train pour Londres était imminent.

Dylan grimpa dans le wagon et choisit une place le long du couloir. Elle ne voulait plus être près de la fenêtre. Elle ne voulait plus être la victime d’un mirage...

Le train démarra. Il avalait les kilomètres. Traversait les faubourgs, les campagnes. Bientôt elle serait à Canterbury.

Là où elle l’avait croisée. Là où elle l’avait vue. Là où elle avait été foudroyée...

Tout à coup, Dylan prit sa décision.

Malgré toutes ses pensées raisonnables. Malgré toutes ses bonnes résolutions, elle décida de descendre du train.

Ici. Précisément ici.

A Canterbury.

Là où elle l’avait vue. Là où, peut-être, elle serait encore...



*


Le Douvres-Londres était parti. Les passagers, qui en étaient descendus en même temps que Dylan, avaient quitté la gare de Canterbury.

Les quais étaient pratiquement déserts. Et pour Dylan, ils l’étaient. Puisque l’inconnue n’était pas là.

Elle l’avait cherchée dans toute la gare. Elle avait erré près des guichets. Elle était entrée dans les  boutiques, dans la salle d’attente, dans le pub. Partout, où elle avait eu l’espoir de la retrouver. Mais en vain.

Les autres voyageurs regardaient, étonnés, cette jeune femme qui semblait égarée.

Elle tournait sur elle-même. Elle ne savait plus où aller... Elle ne savait plus où chercher... Elle sentit le découragement envahir son esprit.

Mais elle ne voulait pas sombrer. Il fallait qu’elle se reprenne !! Alors elle se fit violence. Secoue-toi !! Secoue-toi !! Qu’est-ce que tu espérais ?? Retrouver un songe ?? Il y a quelques minutes, tu pensais que l’inconnue n’existait pas... Et à présent, tu es bouleversée parce que tu ne la retrouves pas... Mais tu ne la retrouveras jamais !! C’est impossible puisqu’elle n’est qu’un rêve !! Et même si elle existe... qu’importe... Ce n’est pas ton premier échec !! Et tu t’en es toujours remise !! 

Elle tenta l’ironie comme ultime recours. On ne tombe pas amoureux d’une image !! Pas toi !! Il y a tant de femmes sur terre !! Renoncer à toutes les autres pour une seule,  même avec un joli visage, quelle tristesse !!!

«Même avec un joli visage» Elle revit l’inconnue et elle sut que ses tentatives pour l’effacer étaient vaines. Qu’elle aurait toujours comme un trou dans le coeur.

Elle pensa. C’est donc ça aimer ? C’est donc ça souffrir ?  Et pour un corps aperçu en une fraction de seconde ?? Ça fait trop mal !! Vraiment trop mal !!!

Ses pas l’avaient conduite sur le quai.

Elle regarda le panneau qui annonçait les départs. Dans quelques minutes un nouveau train arriverait en gare de Canterbury pour repartir vers Londres.

Sur ce point «Harry Potter» l’avait bien renseignée. Les trains se succédaient rapidement sur cette ligne très fréquentée car les villes du Kent ne sont que la lointaine banlieue de la capitale anglaise...

Le haut-parleur de la gare se mit à grésiller. - Deux trains entrent en gare. Veuillez vous éloignez de la bordure des quais...

Elle soupira. Inutile de rester ici plus longtemps... Je vais prendre ce train et ne plus en descendre avant Londres... pensa-t-elle.

Et elle allait tout faire pour chasser l’inconnue de son esprit et de son coeur !!!


*


Le train ralentissait pour entrer en gare de Canterbury...

Là où elle avait croisé son inconnue.

La gare de Canterbury !!! C’était quand même un lieu improbable pour une rencontre !!!

Et pourtant, dès qu’elle avait vu ce beau visage, elle avait su qu’elle avait rencontré celle qu’elle attendait...

Jamais elle n’aurait cru qu’il suffirait de quelques secondes... Et pourtant, elle en était certaine... Ces regards échangés. Le surgissement du désir... L’évidence de l’attirance et du besoin...

Elle l’avaient bue des yeux. Puis tout à coup, elle ne l’avait plus vue...

Elle était restée comme foudroyée alors que son train redémarrait et l’emportait.

Elle avait alors cru que cette vision n’était qu’un songe. Un reflet sur une vitre sale.

Et si elle était réelle ?? Il fallait qu’elle sache !! Il fallait qu’elle la retrouve... Il le fallait !!

Mais comment faire ?? Elle supplia le destin de lui donner un petit coup de pouce.

Elle descendit à la gare suivante.

Elle constata rapidement qu’elle ne pourrait pas compter sur le secours de la compagnie des chemins de fer.

La guichetière lui avait opposé un refus poli. Elle lui avait affirmé qu’il était impossible de retrouver un voyageur parmi des millions d’autres. Et que, par ailleurs, lui donner ce genre de renseignement était parfaitement illégal...

Elle avait compris que sa seule chance de retrouver son inconnue était de retourner à Canterbury.

Là où, peut-être, elle serait encore...

Un train était à quai, prêt à partir... Elle n’avait que quelques minutes pour le prendre.

Elle avait fait aussi vite qu’il était possible. Et elle avait réussi. Elle était dans le train pour Canterbury. Dans le train de l’espoir.

Elle était légèrement essoufflée.

Elle s’était tordu la cheville...

Des talons hauts et une robe, ce n’était vraiment pas l’idéal pour courir après un train !!!


*


Elle se leva avant même l’arrêt du train. Elle savait qu’elle n’avait pas de temps à perdre.

Pour une fois que les trains anglais étaient à l’heure, il fallait que ça tombe précisément aujourd’hui !!!

Elle s’approcha de la porte pour en descendre la première. Elle ne voulait pas être retenue par le flot des voyageurs.

Elle regarda par la porte-fenêtre dans l’espoir de la voir. Puis elle songea, qu’en bonne logique, elle devait se trouver sur le quai opposé au sien puisque leurs trains, tout à l’heure, s’étaient croisés.

Elle tourna la tête vers l’autre porte-fenêtre.

C’est alors qu’elle la vit.

Elle était bien là. Sur le quai des départs pour Londres.

Elle la reconnut immédiatement.

C’était bien la mince jeune femme aux cheveux très courts qui était assise à côté d’elle, il y avait une heure à peine. Si proche et si inaccessible. Ce n’était pas un songe !! Elle existait bien.

Et elle était belle... Si belle... Elle aima cette élégance décontractée. Sans artifice. Elle goûtait déjà la douceur de cette peau légèrement bronzée...

Son coeur se mit à battre !!

Le destin lui avait souri. Son inconnue avait fait comme elle. Elle était revenue sur ses pas pour la retrouver... Parce qu’elle éprouvait le même besoin et la même urgence...

Elle vit de la tristesse et de la fatigue sur le beau visage de l’inconnue aux cheveux courts.

Elle ne savait pas qu’elle aussi était là. Pour elle. Qu’elle aussi était revenue sur ses pas. Pour elle. Pour la retrouver.

Il fallait qu’elle le sache...

Elle frappa à la vitre dans l’espoir d’attirer son attention. Mais c’était inutile car l’inconnue ne pouvait pas entendre les légers coups masqués par le vacarme de la gare.

Alors, elle renonça.


*


Son train mettait un temps fou pour s’arrêter en gare !! Elle bouillait d’impatience...

Enfin, il s’immobilisa. Elle posa fermement la main sur la poignée de la porte. Elle appuya de toutes ses forces et repoussa violemment la portière.

Elle sauta sur le quai sans prendre garde à sa cheville douloureuse. Que lui importait !! Elles étaient si proches à présent !!

Même si elles étaient cachées à la vue l’une de l’autre par le train, elles n’étaient plus séparées que par quelques mètres.

Mais au moment où elle posait le pied sur le quai, elle entendit un bruit caractéristique.

Un autre train entrait en gare.

Il vint s’immobiliser le long du quai de son inconnue !! Elle allait y monter !! Et alors elle ne pourrait plus jamais la retrouver !! Elle allait la perdre !! Définitivement !!

Il fallait qu’elle la rejoigne !! Il le fallait absolument !! Avant l’irréparable !!

Son destin se jouait à quelques secondes près. Ce serait trop bête, trop cruellement stupide de la perdre pour quelques minuscules secondes !!


*


Elle remonta en courant le quai jusqu’à l’escalier qui permettait d’accéder au tunnel creusé sous les voies de chemin de fer.

Comme ce quai était long !! Il n’en finissait pas !! Et les autres voyageurs, avec leurs valises, étaient autant d’obstacles qui la retardaient !!

Elle s’engouffra dans le ventre de la gare de Canterbury. Le bruit de ses pas résonnait en écho sur les murs carrelés du tunnel.

Sa cheville lui faisait mal. Elle se mordait les lèvres pour ne pas crier. Des larmes perlaient à ses paupières.

Ses maudits talons hauts l’empêchaient de courir aussi vite qu’elle l’aurait voulu. Elle regretta de ne pas s’être déchaussée.

Enfin, le bout du tunnel. De nouvelles marches devant elle.

Elle leva les yeux vers le rectangle de ciel découpé en haut de l’escalier. 

Elle entendit le bruit de portes qui claquaient. Celles du train qui repartait vers Londres...

Le train qui allait emporter son inconnue. La femme qu’elle aimait déjà...

Elle entendit le grincement des roues sur les rails. Elle sut qu’elle entendrait grincer ce train toute sa vie...

Plus qu’une marche et elle surgit à la lumière.

Elle vit le train disparaître dans une courbe. Elle embrassa le quai du regard. Et son coeur se brisa.

L’inconnue aux cheveux courts avait disparu.


*


Elle resta interdite quelques instants.

Voilà... C’était aussi simple que ça. Si désespérément simple. Elle avait échoué... Tout était fini...

Que faire à présent ? Où aller ?  Elle était perdue.

Mais elle savait qu’elle devait retourner à Londres.

Elle devait reprendre le voyage qu’elle avait interrompu il y a une heure pour courir après une ombre. Et surtout elle devait tenter de l’oublier...

Sa cheville lui faisait mal. Elle boitait un peu. Alors, elle avança vers un banc où elle s’assit.

Elle commença à masser sa cheville. Mais ses gestes maladroits ne lui faisaient aucun bien. Elle baissa la tête car des larmes commençaient à couler sur ses joues. La douleur, la tristesse l’avaient vaincue...

Elle sentit qu’elle devenait étrangère aux choses et aux gens qui l’entouraient.

- Pardon... Je peux vous aider ? murmura une voix au-dessus d’elle.

Elle leva la tête. Et elle crut que le destin se moquait à nouveau d’elle.

Car l’inconnue aux cheveux courts lui souriait. Ses yeux lui souriaient.

Sans réfléchir, elle répondit simplement - Vous êtes là ?... J’ai cru que vous étiez montée dans ce train... J’ai cru que je vous avais perdue...

- Non. Vous ne m’avez pas perdue... Je suis restée ici... J’avais décidé de rester ici jusqu’au dernier train... J’avais décidé de vous attendre... Vous souffrez ? Laissez-moi vous aider...

Elle s’agenouilla devant elle et prit doucement sa cheville entre ses mains. Elle retira la chaussure et posa son pied sur sa cuisse. Puis elle commença un léger massage. Elle leva la tête vers elle - Je m’appelle Dylan Hederson...

Les caresses sur sa cheville éteignaient peu à peu la douleur.

La présence de Dylan avait éteint sa tristesse.

Il y avait dans les yeux de la jeune femme agenouillée devant elle, une telle lueur qu’elle pensa Je suis enfin là où je dois être. Près d’elle... Et je suis bien... si bien...

Elle essuya ses larmes du revers de sa main. Elle sourit à son tour. Timidement, elle caressa le visage tendu vers elle. Et elle répondit. - Dylan... Moi, je m’appelle Rachel Peabody...


*


Dylan marchait vers les quais de la gare de Saint-Pancras au milieu des voyageurs, le long du Barlow hall, longue salle des pas perdus qui porte le nom de l’architecte qui avait conçu la grande gare victorienne.

Elle devait rejoindre son train qui l’attendait quai 13 pour la conduire à Douvres.

Elle avait promis à ses parents, à Will, à Betty, aux jumeaux, de venir passer le week-end avec eux.

Son sac de voyage, qu’elle avait jeté sur son épaule, battait contre son dos.

Elle n’avait pas le moindre regard pour les hauts murs de briques rouges, pour les voûtes de métal et de verre de la gare londonienne.

Elle n’avait d’yeux que pour la splendide jeune femme qui avançait à ses côtés en lui tenant la main.




Elle était brune. Ses yeux étaient d’un bleu limpide. De longues boucles tombaient sur ses épaules. Son visage, doux mais énergique, était si parfait que Dylan n’avait pas encore trouvé les mots justes pour le décrire.

Ou plutôt si. Cinq mots. Qui disaient tout.

Désir. Plaisir. Bonheur. Amour...

Rachel...



FIN




Vous pouvez découvrir une nouvelle rencontre
entre Dylan et Rachel
dans le récit suivant
Boston story

21 commentaires:

  1. Si je t'en veux! Qu'est-ce, cette approximation au niveau des horaires des trains??? Je me souviens de problèmes passionnants en primaire....

    Quelle riche idée Gustave; ébouriffant,haletant ce récit...

    Epuisant aussi pour mes nerfs.

    Tu nous refais les "Passantes" mais je t'interdis cette conclusion: "De toutes ces belles passantes
    Que l'on n'a pas su retenir"

    Merci.

    Béa.

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    1. Bonjour Béa,

      J'avoue que je me suis inspirée de la chanson de Brassens et de Pol. Et de la géographie anglaise !!! Alors mille bravos pour l'avoir deviné.

      Je suis heureuse que cette nouvelle ait réussi à combler le vide laissé par Little Big Women que je n'arrive pas à remplir.

      Bon dimanche.

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  2. Bonjour,

    j'avoue, je ne suis pas habitué à écrire des commentaires.

    Mea culpa... Je tenais à saluer ton imagination, à chaque rendez-vous je suis étonné et ce récit me plaît énormément.

    Merci.

    Pierre.

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  3. Bonjour Pierre,

    Il n'y a que le premier pas qui coûte... Et je te remercie de l'avoir fait.

    Moi aussi j'ai longuement hésité avant d'écrire, puis de publier.

    Je suis heureuse de savoir que mes petits récits te plaisent.

    Bon dimanche.

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  4. Little Big Women suspendu (momentanément, j'espère) par un intermède contemporain qui se termine sur d'amers regrets. La suite nous dira si notre héroïne retrouvera l'image entrevue et si oui, si ses regrets étaient fondés.

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    1. Désolée pour Little Big Women, mais ma panne d'inspiration demeure...

      J'ai raté le train des idées... (rires)

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  5. What?

    Un varan du Komodo? C'est comme cela qu'elle voit Rachel/Helena...Que sais-je? (rires).

    Bon je te pardonne, c'est pour la bonne cause....Mais je ne te pardonne pas de me faire cuire en papillote pendant une semaine.

    Je veux qu'elle la retrouve!!!!Avec ou sans Potter, Harry pour les intimes.

    Béa.

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    1. Non Béa. Dylan n'a pas besoin de lunettes.

      Elle n'est pas certaine que l'inconnue existe mais de là à la confondre avec un Dragon de Komodo !!!! (rires) Dragon est l'autre nom de cette charmante bébête (rires)

      Quant à la retrouver, je fais ce que je veux !!! Na !!! C'est moi qui écris quand même !!! (rires)

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    2. What? C'est quoi cette insolence? C'est comme cela que tu récompenses une de tes plus fidèle lectrice?

      INGRATE!

      Béa.

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  6. Bravo pour le choix de la profession de Dylan, qui lui fournit l'insolite prétexte de la santé d'Albert pour revenir en arrière et tenter de retrouver la belle inconnue, à moins qu'il s'agisse d'un rêve éveillé...

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    1. Enfin, une lectrice satisfaite de ce que j'écris !!!! (rires)

      Merci Oscar.

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  7. Bonjour,

    très jolies photos. Je ne l'imaginais pas en vétérinaire mais ainsi tu peux parler de la santé du varan.

    Quel prétexte insolite, mais quand on aime qu'importe le prétexte pourvu qu'on ait l'ivresse.

    Pierre.

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  8. Bonjour Pierre,

    Je pourrais sous-titrer Reflets : Les Belles et la Bête (rires)

    Merci pour les photos. Mais je me suis contentée de piocher sur Lword. Je n'ai pas beaucoup de mérite.

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  9. A quand la suite? Dimanche?

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    1. Bonjour Clémence,

      Mais oui. La suite sera publiée dimanche.

      Je te souhaite une bonne lecture.

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  10. Bonjour,

    Pas rasé, encore dans la brume. Une amie m'a fait gentiment remarquer que j'étais un gorille dans la brume, ça fait toujours plaisir...

    J'ai dévoré mon petit déjeuner ainsi que ton récit. je suis comblé, l'estomac et l'esprit rassasiés.
    La course fût haletante, quelques fois désespérante mais le final est magnifique.

    Merci.

    Pierre.

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    1. Bonjour Pierre,

      Heureuse que tu aies pu trouver ton ordinateur dans toute cette brume !!!

      A vrai dire, même si elles ont connu le désespoir, je n'avais pas l'intention de faire souffrir mes héroïnes trop longtemps...

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  11. Merci, merci et merci.

    Remarquable!

    J'adore ce jeu des miroirs entre ton début et ta fin.Le même texte mais avec conclusion,merci Gustave,différente.

    Bref, comment te dire, car je crains que tu ne l'aies pas remarqué, j'ai adoré.

    Merci prolixe Gustave, continue et je te promets de t'abreuver de suffixes tous plus flatteurs les uns que les autres!

    Béa.

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    1. Merci, merci et merci Béa.

      Moi aussi j'aime bien ce jeu de miroir. ça me permet de faire un peu de remplissage (rires)

      J'ai bien l'intention de continuer. D'autant qu'il y a encore quelques dimanches en perspective...

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  12. Magnifique récit, qui démontre qu'il faut parfois faire fi de la raison pour se laisser porter par la passion. Au fait, comment va Albert ?

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  13. Bonjour Oscar.

    Albert va très bien, merci.

    Comme il a un caractère de cochon, il a fait des reproches à Dylan pour l'avoir utilisé comme subterfuge. Mais devant la beauté de Rachel, il a fini par reconnaître qu'elle avait eu bien raison.

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